Sunday, May 29, 2011

LONDRES/PARIS (Reuters) - Les experts européens de la santé ont estimé samedi que l'épidémie d'infection à la bactérie E. coli en cours en Allemagne était grave et qu'elle menaçait d'autres pays.

Plus de 270 cas ont été recensés en Allemagne, dont au moins cinq mortels.

Jeudi, les autorités sanitaires allemandes ont indiqué qu'elles soupçonnaient des concombres importés d'Espagne d'être à l'origine de l'infection.

En France, les autorités enquêtent sur trois cas suspects. Il s'agit de personnes revenant d'Allemagne, a précisé le ministre du Travail et de la Santé, Xavier Bertrand, ajoutant par ailleurs qu'un lot de concombres d'origine espagnole avait été retiré du marché en Bretagne.

"Les trois personnes sont suivies de très près et le lot a été retiré de la consommation (...) Il ne faut pas qu'on passe de ce principe de précaution (et) de sécurité alimentaire à un système d'inquiétude", a souligné le ministre samedi soir sur France 5.

"On n'est pas dans une logique de contagion, ce n'est pas comme une grippe", a-t-il ajouté.

L'Institut national de veille sanitaire (InVS) recommande aux médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante ou un SHU survenus depuis le 20 avril chez des patients ayant séjourné en Allemagne dans les quinze jours précédents le début des symptômes de les signaler à l'Agence régionale de santé de leur région.

La bactérie incriminée est connue sous le type de bactérie à E. coli producteurs de shiga-toxines (STEC). Ces STEC peuvent entraîner des manifestations cliniques variées (diarrhée banale ou sanglante) pouvant évoluer vers une complication grave: le syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Selon le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (CEPCM), basé en Suède, il s'agit de l'une des plus importantes épidémies de STEC/SHU jamais recensées à travers le monde et de la plus importante épidémie de ce type en Allemagne.

Au 25 avril, les autorités allemandes recensaient 276 cas de SHU. Des cas ont été rapportés en Suède, aux Pays-Bas, au Danemark, en Grande-Bretagne et en Autriche chez des personnes ayant voyagé en Allemagne.

Les experts du CEPCM soulignent aussi que cette épidémie est inhabituelle parce qu'elle touche principalement des adultes.

"Alors que les cas de SHU sont habituellement observés chez des enfants de moins de cinq ans, cette épidémie touche à 87% des adultes, principalement les femmes (67% des cas)", précise le CEPCM dans un communiqué.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) affecte le sang, les reins et, dans certains cas graves, le système nerveux central. Il nécessite une hospitalisation.




source:yahoo.fr/Kate Kelland; Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français

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